Comment la fiscalité diffère-t-elle entre une SAS et une SARL ?

La fiscalité joue un rôle crucial dans le choix de la forme juridique d'une entreprise. Entre la Société par Actions Simplifiée (SAS) et la Société à Responsabilité Limitée (SARL), les différences fiscales peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité et la gestion de votre activité. Veuillez consulter dougs.fr pour mieux comprendre ces nuances est essentiel pour optimiser votre stratégie fiscale et prendre des décisions éclairées pour votre entreprise.

Régimes fiscaux comparés de la SAS et de la SARL

Bien que la SAS et la SARL partagent certaines similitudes fiscales, elles présentent des particularités qui peuvent influencer votre choix. Les deux structures sont soumises à l'impôt sur les sociétés (IS) par défaut, mais les options et les implications fiscales diffèrent sensiblement.

La SAS offre une plus grande flexibilité dans sa gestion et son organisation, ce qui peut avoir des répercussions fiscales avantageuses. En revanche, la SARL propose un cadre plus rigide mais potentiellement plus adapté à certaines situations, notamment pour les entreprises familiales ou de petite taille.

Imposition sur les bénéfices : IS vs IR

L'une des principales différences fiscales entre la SAS et la SARL réside dans les options d'imposition des bénéfices. Comprendre ces mécanismes est crucial pour optimiser la fiscalité de votre entreprise.

Mécanisme de l'impôt sur les sociétés (IS) pour la SAS

La SAS est automatiquement soumise à l'impôt sur les sociétés. Ce régime fiscal présente plusieurs avantages, notamment la possibilité de déduire les charges et les salaires du dirigeant du résultat imposable. Le taux d'IS varie en fonction du chiffre d'affaires et des bénéfices de l'entreprise.

Pour une SAS, l'optimisation fiscale passe souvent par une gestion judicieuse de la rémunération du dirigeant et des dividendes versés aux actionnaires. Cette flexibilité permet d'ajuster la charge fiscale en fonction des performances de l'entreprise.

Options fiscales de la SARL : IR ou IS

Contrairement à la SAS, la SARL bénéficie d'une option fiscale supplémentaire. Elle peut choisir entre l'impôt sur les sociétés (IS) et l'impôt sur le revenu (IR) dans certaines conditions. Cette option est particulièrement intéressante pour les SARL familiales ou celles ayant un nombre limité d'associés.

L'option pour l'IR peut être avantageuse dans les premières années d'activité, lorsque l'entreprise réalise des pertes ou des bénéfices limités. Elle permet d'imputer directement ces pertes sur le revenu global des associés. Cependant, à mesure que l'entreprise croît, le passage à l'IS devient souvent plus avantageux.

Taux d'imposition et seuils applicables

Les taux d'imposition varient en fonction du régime fiscal choisi et du niveau de bénéfices. Pour l'IS, le taux normal est de 25% en 2023, mais un taux réduit de 15% s'applique sur les premiers 38 120 € de bénéfices pour les PME répondant à certains critères.

Pour une SARL optant pour l'IR, les bénéfices sont imposés au barème progressif de l'impôt sur le revenu, ce qui peut être plus ou moins avantageux selon la situation personnelle des associés. Il est crucial de réaliser des simulations fiscales pour déterminer l'option la plus avantageuse.

Impact fiscal du régime micro-entreprise pour la SARL

Une spécificité de la SARL est la possibilité, sous certaines conditions, d'opter pour le régime micro-entreprise. Ce régime simplifié peut être avantageux pour les très petites structures, avec un chiffre d'affaires limité. Il offre une fiscalité allégée et des obligations comptables réduites.

Cependant, le régime micro-entreprise n'est pas accessible aux SAS, ce qui peut constituer un avantage significatif pour les SARL dans certains secteurs d'activité ou pour les entrepreneurs débutants.

Fiscalité des dirigeants : rémunérations et cotisations sociales

La fiscalité des dirigeants est un aspect important dans le choix entre SAS et SARL. Les différences de traitement fiscal et social peuvent avoir un impact significatif sur la rémunération nette du dirigeant et sur les charges de l'entreprise.

Statut fiscal du président de SAS

Le président de SAS est considéré comme un dirigeant assimilé salarié du point de vue fiscal et social. Cette qualification entraîne plusieurs conséquences :

  • Sa rémunération est imposée dans la catégorie des traitements et salaires
  • Il bénéficie du régime général de la sécurité sociale
  • Les cotisations sociales sont généralement plus élevées que pour un gérant de SARL

Cette assimilation au statut de salarié offre une meilleure protection sociale, mais implique des charges plus importantes pour l'entreprise. La flexibilité de la SAS permet toutefois d'optimiser la rémunération du président en combinant salaire et dividendes.

Régime social du gérant majoritaire de SARL

Le gérant majoritaire d'une SARL relève du régime social des indépendants (RSI). Ce statut présente des particularités :

  • Les cotisations sociales sont généralement moins élevées que pour un salarié
  • La protection sociale est moins étendue, notamment en termes d'assurance chômage
  • La rémunération est imposée dans la catégorie des revenus d'activité

Ce régime peut s'avérer plus avantageux fiscalement, mais il convient de prendre en compte l'ensemble des aspects, notamment la couverture sociale, dans votre décision.

Optimisation fiscale via les dividendes

L'utilisation des dividendes comme mode de rémunération présente des différences notables entre SAS et SARL :

Dans une SAS, les dividendes versés au président ne sont pas soumis aux cotisations sociales, mais uniquement aux prélèvements sociaux (17,2%) et à la flat tax de 30% (ou au barème progressif de l'IR sur option).

Pour une SARL, les dividendes versés au gérant majoritaire sont partiellement soumis aux cotisations sociales au-delà d'un certain seuil (10% du capital social, des primes d'émission et des sommes versées en compte courant).

L'optimisation de la rémunération par les dividendes nécessite une analyse fine de la situation de l'entreprise et du dirigeant pour trouver le juste équilibre entre fiscalité et protection sociale.

Traitement fiscal des jetons de présence

Les jetons de présence constituent une autre forme de rémunération, principalement utilisée dans les SAS. Leur traitement fiscal diffère selon la structure :

Dans une SAS, les jetons de présence versés aux membres du conseil d'administration ou de surveillance sont déductibles du résultat fiscal de la société et imposés comme des revenus de capitaux mobiliers pour les bénéficiaires.

Pour une SARL, la notion de jetons de présence n'existe pas en tant que telle. Les rémunérations éventuellement versées aux membres du conseil de surveillance sont traitées comme des revenus d'activité.

TVA et taxes spécifiques

Bien que le régime de TVA soit globalement similaire pour les SAS et les SARL, certaines nuances existent dans les obligations déclaratives et les taxes spécifiques applicables.

Obligations déclaratives TVA : SAS vs SARL

Les obligations en matière de TVA sont principalement déterminées par le chiffre d'affaires de l'entreprise plutôt que par sa forme juridique. Cependant, certaines différences peuvent être notées :

Les SAS sont généralement soumises au régime réel normal de TVA, avec des déclarations mensuelles ou trimestrielles selon leur chiffre d'affaires. Les SARL, en particulier les plus petites, peuvent bénéficier du régime simplifié si leur chiffre d'affaires est inférieur à certains seuils.

Il est important de noter que le choix du régime de TVA peut avoir un impact sur la trésorerie de l'entreprise et sur la complexité de sa gestion administrative.

Contribution économique territoriale (CET) selon la forme juridique

La Contribution Économique Territoriale (CET) s'applique aussi bien aux SAS qu'aux SARL. Elle se compose de deux éléments :

  • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
  • La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE)

Le calcul de la CET peut varier légèrement selon la forme juridique, notamment en ce qui concerne la base d'imposition pour la CFE. Les SAS, en tant que sociétés de capitaux, peuvent être soumises à des règles spécifiques pour certains actifs.

Taxe d'apprentissage et formation professionnelle

Les obligations en matière de taxe d'apprentissage et de contribution à la formation professionnelle sont similaires pour les SAS et les SARL. Cependant, les modalités de calcul et les taux peuvent varier en fonction de la masse salariale et du nombre de salariés.

Il est judicieux pour les dirigeants de bien comprendre ces obligations pour optimiser leur gestion fiscale et sociale, tout en contribuant au développement des compétences au sein de leur entreprise.

Fiscalité de la cession et transmission d'entreprise

La fiscalité liée à la cession ou à la transmission d'entreprise est un aspect important à considérer dans le choix entre SAS et SARL. Les régimes fiscaux applicables peuvent varier significativement, impactant directement la valeur nette réalisée lors de la vente ou de la transmission de l'entreprise.

Plus-values de cession d'actions de SAS

La cession d'actions de SAS bénéficie d'un régime fiscal potentiellement avantageux :

  • Application du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d'impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux)
  • Possibilité d'opter pour l'imposition au barème progressif de l'IR avec application d'abattements pour durée de détention
  • Exonérations possibles sous certaines conditions (départ à la retraite, cession de PME notamment)

Ce régime peut s'avérer particulièrement intéressant pour les entrepreneurs ayant développé leur entreprise sur le long terme.

Régime fiscal de la cession de parts sociales de SARL

La cession de parts sociales de SARL est soumise à un régime fiscal similaire à celui des actions de SAS, avec quelques nuances :

Les plus-values de cession sont également soumises au PFU de 30% ou au barème progressif de l'IR sur option. Cependant, les modalités d'application des abattements pour durée de détention peuvent différer légèrement.

Un point important à noter est que la cession de parts sociales de SARL est soumise à des droits d'enregistrement plus élevés (3%) que la cession d'actions de SAS (0,1%), ce qui peut impacter le coût global de la transaction.

Dispositifs d'exonération : article 238 quindecies du CGI

L'article 238 quindecies du Code Général des Impôts prévoit un dispositif d'exonération des plus-values professionnelles applicable aussi bien aux SAS qu'aux SARL, sous certaines conditions :

  • Exonération totale si la valeur des éléments transmis n'excède pas 300 000 €
  • Exonération partielle et dégressive pour une valeur comprise entre 300 000 € et 500 000 €
  • Conditions liées à la taille de l'entreprise et à la durée d'exploitation

Ce dispositif peut s'avérer particulièrement avantageux pour les petites et moyennes entreprises, qu'elles soient constituées en SAS ou en SARL.

Pacte dutreil et transmission familiale

Le Pacte Dutreil est un dispositif fiscal favorisant la transmission d'entreprises familiales. Il s'applique aussi bien aux SAS qu'aux SARL, mais ses modalités d'application peuvent varier légèrement :

Pour les SAS, le pacte doit être conclu entre actionnaires détenant ensemble au moins 34% des droits financiers et des droits de vote. Pour les SARL, ce seuil est fixé à 34% des parts sociales.

Le Pacte Dutreil permet une exonération partielle de droits de mutation à titre gratuit, pouvant aller jusqu'à 75% de la valeur des titres transmis, sous réserve du respect de certaines conditions de conservation et d'engagement.

Ce dispositif peut être un élément décisif dans le choix de la forme juridique pour les entreprises familiales envisageant une transmission à moyen ou long terme.

Fiscalité internationale et règles CFC

Dans un contexte d'internationalisation croissante des entreprises, la fiscalité internationale joue un rôle de plus en plus important dans le choix entre SAS et SARL. Les règles applicables peuvent avoir un impact significatif sur la structuration des opérations à l'étr

anger et la gestion fiscale des flux transfrontaliers.

Conventions fiscales et établissements stables

Les conventions fiscales internationales jouent un rôle important dans la détermination du traitement fiscal des opérations transfrontalières, tant pour les SAS que pour les SARL. Ces conventions visent à éviter la double imposition et à définir les règles d'attribution des droits d'imposition entre les pays.

Un concept clé dans ce domaine est celui de l'établissement stable. Une SAS ou une SARL qui opère à l'étranger peut être considérée comme ayant un établissement stable dans le pays d'accueil si elle y dispose d'une installation fixe d'affaires. Dans ce cas, les bénéfices attribuables à cet établissement stable seront généralement imposables dans le pays où il est situé.

Il est important de noter que les critères de qualification d'un établissement stable peuvent varier selon les conventions fiscales. Les entreprises doivent donc être particulièrement vigilantes lors de leur expansion internationale pour éviter toute surprise fiscale.

Régime des sociétés mères-filles pour la SAS

Le régime des sociétés mères-filles est particulièrement pertinent pour les SAS qui détiennent des participations dans des filiales étrangères. Ce régime permet une exonération quasi-totale des dividendes reçus des filiales, sous réserve de certaines conditions :

  • Détention d'au moins 5% du capital de la filiale
  • Conservation des titres pendant au moins deux ans
  • Filiale soumise à l'impôt sur les sociétés ou un impôt équivalent dans son pays de résidence

Ce régime offre un avantage fiscal significatif pour les SAS ayant des structures de groupe internationales, en permettant une circulation plus fluide des dividendes au sein du groupe.

Application de l'article 209 B du CGI aux SARL

L'article 209 B du Code Général des Impôts (CGI) s'applique aux SARL comme aux SAS. Cette disposition vise à lutter contre l'évasion fiscale en permettant l'imposition en France des bénéfices réalisés par des entités étrangères contrôlées, situées dans des pays à fiscalité privilégiée.

Pour les SARL, l'application de cet article peut avoir des implications importantes si elles détiennent des filiales ou des établissements dans des juridictions fiscalement avantageuses. Les bénéfices de ces entités peuvent être réputés constituer des revenus de capitaux mobiliers de la société française, et donc être imposés en France.

Il est important pour les SARL ayant des activités internationales de bien comprendre les implications de l'article 209 B et de structurer leurs opérations en conséquence pour optimiser leur fiscalité tout en restant en conformité avec la législation.

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